#58 Les actions suisses protègent-elles contre les risques de change?
Les actions suisses sont négociées en francs suisses. De nombreux investisseurs partent donc du principe qu'ils ne courent aucun risque de change. Mais est-ce vraiment le cas? Un regard sur le passé montre que la monnaie joue également un rôle important en Suisse.
Vous souvenez-vous du 15 janvier 2015? Ce jour-là, la Banque nationale suisse (BNS) a surpris tout le monde en supprimant le taux plancher de l'euro. En quelques secondes, le franc suisse s'est envolé, enregistrant une hausse de plus de 20 pour cent à court terme. Cet événement, qui est entré dans l'histoire financière suisse sous le nom de «choc du franc», illustre de manière impressionnante l'effet direct des fluctuations monétaires.
Bien sûr, l'effet d'une appréciation du franc peut également être observé sur des périodes plus longues. Cependant, d'autres facteurs entrent toujours en jeu sur le long terme, en particulier la capacité d'adaptation de l'économie suisse. Malgré ces fluctuations monétaires, le marché boursier suisse a réussi à progresser en moyenne d'environ cinq pour cent au fil des ans.
Effets sur les obligations et les actions
La BNS a examiné en détail le choc du franc. L'analyse montre que la réévaluation soudaine de la monnaie suisse n'a eu qu'un impact limité sur les obligations en francs suisses, qu'il s'agisse d'emprunts fédéraux ou d'obligations d'entreprises. Cela n'est pas surprenant, car il s'agit de titres nominaux qui sont rémunérés et remboursés en francs suisses.

Il en a été autrement pour les actions suisses et les matières premières telles que l'or, qui ont nettement perdu de leur valeur en francs suisses. Cela s'explique facilement: les matières premières ne sont pas seulement nécessaires en Suisse; leur demande est mondiale et elles sont principalement négociées en dollars américains. La force du franc suisse a encore aggravé la situation.
Réactions divergentes des différentes entreprises
Si l'on examine les actions des différentes entreprises, le tableau est contrasté. La BNS a créé un graphique clair qui montre les gagnants et les perdants.

Le promoteur immobilier Swiss Prime Site a par exemple été l'un des gagnants. L'entreprise réalise la majeure partie de son chiffre d'affaires en Suisse, et les matériaux de construction importés ont probablement vu leur prix baisser. Le cours de l'action est donc resté stable.
À l'autre bout du spectre, Swatch a été durement touchée. Production en Suisse, ventes principalement à l'étranger: les coûts étaient libellés en francs suisses, tandis que les revenus étaient libellés en devises étrangères. Cela a pesé sur les bénéfices futurs, et le marché a immédiatement réagi en sanctionnant les actions.
Entre ces deux extrêmes se trouve Nestlé. Le groupe est actif à l'échelle mondiale et produit beaucoup sur ses marchés respectifs. Cela agit comme une couverture naturelle, de sorte que la réaction des cours en francs suisses a été modérée.
Résilience du marché boursier suisse
Dans l'ensemble, il apparaît que le marché boursier suisse a certes subi des pressions à court terme, mais qu'il s'est rapidement redressé. L'économie suisse est résiliente et de nombreuses entreprises sont présentes à l'échelle mondiale. Un biais domestique, c'est-à-dire une certaine concentration sur les placements suisses, peut être judicieux, mais il ne doit pas être exagéré. La diversification reste essentielle, que ce soit entre différents titres, marchés ou classes d'actifs.
Conclusion pour les investisseurs
- Gardez la tête froide en cas de fluctuations à court terme.
- Une certaine préférence nationale est acceptable, mais ne doit pas entraîner de risque de concentration. La diversification entre différents titres, marchés et classes d'actifs est cruciale.
Saviez-vous que les actions suisses peuvent également présenter un risque de change? Écrivez-moi un e-mail pour me faire part de vos réflexions.
A propos de l'auteur

Fondateur et CEO de True Wealth. Après avoir obtenu son diplôme de physicien à l'École polytechnique fédérale (EPFZ), Felix a d'abord passé plusieurs années dans l'industrie suisse, puis quatre ans dans une grande compagnie de réassurance, dans la gestion de portefeuille et la modélisation des risques.

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